Si les esprits d’Alexandre Le Grand, de Gengis Khan, d’Attila, de Louis XIV, de Napoléon avaient pu se fondre dans un seul homme, ils auraient probablement engendré un homme de la trempe de P ACHACUTEC. Le nom en Quechua et en en Aymara signifie « Celui qui bouleversa la Terre ». Rarement, un nom de guerre n’aura été aussi bien mérité. En quelques décennies, le Neuvième Inca d’une dynastie de treize souverains réussit à pacifier et à unifier quelques centaines de tribus ennemies, construire des villes fortifiées comme le Machu Picchu ou Choqek’iraw, ériger un réseau de routes principales et secondaires sur plus de 6000 kilomètres, du Nord de la Colombie au Sud du Chili, une œuvre grandiose, le Qhapac Nan, dont les vestiges font encore notre admiration et dont les tronçons sont connus sous le nom de « sentier de l’Inca ». Son œuvre majeure fut d’organiser la gestion de l’eau et sa distribution, la construction d’acqueducs, de pompes à gravité, de systèmes hydrauliques complexes. L’administration centralisée qu’il mit en place était orientée vers le partage des ressources d’une agriculture rendue florissante, avec un sens inhabituel pour cette époque d’anticipation et de préventions des famines, des disettes, des catastrophes écologiques engendrées périodiquement par El Nino ou La Nina. Sur le territoire de l’empire, il fit construire des forteresses et des silos qu’il fit remplir de maïs, de légumes divers ou de pommes de terres déshydratées par les vents violents et froids de la Cordillère des Andes, permettant ainsi une conservation optimale de grande durée « les Chulos ». Il fut un administrateur Hors pair et il s’appuya sur une caste de lettrés, les Quipocamayos ou « Oreillards » à qui il communiquait les instructions par « Quipus », colliers confectionnés d’un ensemble de cordelettes et de nœuds dont qu’on ne sait toujours pas déchiffrer. Ces quipus étaient portés par un réseau de messagers durement entraînés, les Chasquis, capables de courir plus de 100 kilomètres par jour. Contrairement à d’autres civilisations plus au Nord, comme les Mayas, les sacrifices humains étaient très rares et ne devaient être pratiqués que dans des occasions absolument exceptionnelles ou lors de catastrophes écologiques majeures comme lors de tremblements de terre dévastateurs, des tsunamis géants ou des disettes prolongées.

Un des grands Présidents de la « Royal Geographical Society de Londres », Clements Robert Markham, écrivit, en 1894, comme hommage remarquable « Pachacutec fut le plus grand homme que la race aborigène d’Amérique ait jamais produit ». Son règne est estimé quelques 150 ans avant l’arrivée des Conquistadors et de l’Inquisition Catholique qui surent en quelques années seulement, réduire à néant l’œuvre fantastique de ce génie.

 

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